• Sapiens (mon avis)

    Auteur Yuval Noah Harari  Sélection Prix Colibris 2017
    Type Essai
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    En quelques mots simples autour d’idées simples comme le poids de la naissance de l’agriculture dans les profondes mutations sociologiques, les contradictions de la comparaison hommes femmes versus males femelles, l’impact du monothéisme dans le comportement des anciens polythéistes.

    Parfois des réquisitoires qui n’étaient pas des «évidences avant de les avoir lus, parfois des rappels à un peu d’humilité sur la condition de l’animal humain ou le retour à des explications scientifiques d’idées préconçues.

    Sélection du prix Colibris de 2017 voici quelques commentaires d'autres membres du comité de lecteurs :

    LGLIB  Lundi 7 Mars 2016

    Eh bien, du « Connais-toi toi-même » de Socrate, nous voilà arrivés à « Connaissons-nous nous-mêmes » de Harari. Un livre espiègle écrit par un universitaire, professeur d’histoire, dans un langage accessible à tous, pour nous dire d’où nous venons et où nous allons! Un livre qui peut meubler vos longues nuits d’hiver tout en vous faisant réfléchir et rire. Car ce livre, écrit avec beaucoup d’humour, est largement documenté tout en défendant un certain nombre d’idées que certains qualifient de « provocatrices ». 

    « Comment Homo sapiens a t’il réussi à franchir le seuil critique de 150 personnes »- taille maximum, qui, selon Harari, permet à un ensemble d’individus d’être reliés - ? C’est grâce à la « colle mythique ». Le journaliste John Reed du Financial Times, explique l’idée de l’auteur : « Ce qui a permis aux humains de devenir l’une des espèces les plus réussies de l’Histoire, soutient Harari, a été leur capacité à construire et à fédérer des petits groupes derrière certaines « fictions » : des légendes nationales et religions organisées jusqu’aux systèmes de valeurs modernes tels que les droits humains et la société à responsabilité limitée moderne aux milliers d’employés, commandés par d’énormes lignes de crédit ». L’auteur lui-même poursuit « Essayez donc d’imaginer combien il eût été difficile de créer des Etats, des Eglises ou des systèmes juridiques, si nous ne pouvions parler que de ce qui existe réellement, comme les rivières, les arbres et les lions ». 

    Harari insiste sur la notion d’intersubjectivité « cette colle qui a fait de nous les maîtres de la création », qui est une subjectivité partagée par de nombreux individus : « Nombre des moteurs les plus importants de l’histoire sont intersubjectifs : loi, argent, dieux et nations. Intersubjectifs car ils n’existent qu’au sein du réseau de communication qui lie la conscience subjective de nombreux individus. Qu’un individu change de croyances ou même meure est sans grande importance. Mais, si la plupart des individus du réseau meurent ou changent de croyances, le phénomène intersubjectif changera ou disparaîtra ». 

    L’auteur, qui nous fait évoluer, avec nos ancêtres, nous tous « Sapiens », qualifie la Révolution Agricole de piège, piège inévitable mais piège quand-même et le titre du chapitre relatif à cette affirmation s’intitule : « La plus grande escroquerie de l’histoire ». D’après Harari, les fourrageurs jouissaient apparemment d’un mode de vie plus confortable et gratifiant que la plupart des paysans, bergers, travailleurs et employés de bureau qui leur succédèrent. « L’examen des squelettes fossiles […] nous apprend que les anciens fourrageurs […] étaient généralement plus grands et en meilleure santé que leurs descendants cultivateurs ». 

    Et –bien pire ?- Sapiens a commencé faire de l’élevage. Aujourd’hui les traitements infligés aux bovins, aux cochons et aux poulets,  sont particulièrement « inhumains ». Nous ne sommes pas plus cléments avec la faune : « L’histoire donne de l’Homo Sapiens l’image d’un serial killer écologique ». 

    Ensuite, de l’invention de la monnaie (le premier nom d’attesté de l’histoire appartient à un comptable, pas à un prophète, ni à un poète, ni à un conquérant, dit l’auteur), à nos jours, où toute l’humanité s’incline devant le capitalisme –une autre de nos « colles mythiques »-, l’histoire que Harari a écrit nous éclaire, nous les Sapiens, sous une autre lumière.

    Et aujourd’hui ? Les êtres humains peuvent manipuler l’ADN, connecter le cerveau humain aux ordinateurs et changer les règles de la sélection naturelle au point de devenir des dieux eux-mêmes. 

    Où allons-nous ? Sur notre chemin il y a ce livre déjà traduit en 28 langues allant du finnois au turc.

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    Oggy

    Vendredi 29 Avril 2016 à 13:16  

    Voulez-vous faire plaisir à vos amis ? Offrez leur « Sapiens », le livre qui rend intelligent … et lisez-le avant !

    Ecrit dans une langue claire, fluide et dans un style drôle et sans mièvrerie, « Sapiens » balaie, en quatre grandes étapes, l’histoire de notre famille humaine, de nos lointains ancêtres à nos grands-parents et nous conduit à réfléchir sur le futur de nos enfants:

    Homo Sapiens, grâce à son langage évolué, a d’abord été capable de communiquer non seulement sur le réel, mais aussi sur l’imaginaire. Cette capacité lui a permis de créer une collectivité fondée sur des mythes communs et cela perdure de nos jours, sans que nous en soyons conscients : il ne s’agit pas seulement de mythes religieux car une entreprise, nous dit Harari, n’est jamais qu’un mythe, crée par l’homme et sanctifié par un chamane (l’homme de loi) qui a « exécuté les bons rituels et prononcé les […] serments requis » (enregistrement de la société au greffe du tribunal).
    Cette « colle mythique » a vite permis aux trois piliers de notre humanité de surgir : la monnaie, l’empire et la religion. Facteurs de conflits, ils sont aussi les grands unificateurs de notre histoire commune.
    Mais, dans la seconde moitié des temps historiques, ce qui a été le moteur essentiel de l’accélération de l’expansion de l’humanité a été la découverte -occidentale- de l’ignorance ! « Je sais que je ne sais pas et je veux savoir », voilà l’essence du progrès et ce « mariage de la science et de l’empire » conduit aux interrogations, aux espoirs et aux craintes de notre société actuelle.
    « L’histoire n’a pas encore décidé où elle finira » écrit Harari qui, tout au long de l’ouvrage, met en relation les succès d’Homo Sapiens avec ses échecs : les animaux sont, tout comme nous, les victimes collatérales de la révolution agricole (certaines espèces ont disparu, d’autres sont asservies à nos besoins, et l’évolution de l’humanité à crée des inégalités et des maladies qui n’existaient pas au temps de nos ancêtres fourrageurs) dit l’auteur, qui cependant, n’a rien d’un partisan du Paradis Perdu.

     Il est presque impossible de synthétiser cet ouvrage de près de 500 pages denses et passionnantes. Alors, ouvrez « Sapiens » et laissez-vous guider par Harari : vous savez sans doute déjà ce qu’il vous dit mais vous allez avoir l’occasion de voir vos connaissances éparses mises en perspective avec intelligence, simplicité érudite, humour et une bonne dose d’impartialité -si cela existe-.
    Et si vous vous demanderez parfois pourquoi vous n’êtes pas d’accord, ce n’est pas le moindre intérêt de cette lecture !


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